Le chagrin anticipé

Lorsqu’un proche, un ami ou une amie est atteint d’une maladie limitant l’espérance de vie, vous anticipez son décès bien avant sa mort.

Voici quatre stratégies qui pourraient vous aider à supporter ce chagrin anticipé.

Une aînée regarde au loin.

Qu'est ce que le chagrin anticipé ?

Le chagrin anticipé, ou deuil anticipé, est la période que les gens traversent lorsqu’ils s’attendent à mourir ou à perdre un proche. Cette anticipation augmente avec les pertes que la personne subit tout au long de l’évolution de sa maladie incurable.

Ils perdent graduellement de l’énergie, de la mobilité, leurs fonctions intellectuelles et leur indépendance. Évidemment, leurs rêves, leurs attentes et leurs plans s’envolent en fumée. Il en découle une autre perte, celle du sens de l’identité, car ces personnes finissent par ne plus savoir exactement qui ils sont.

1. Accepter les pertes

Ces pertes entraînent un changement au niveau de leurs relations intimes et sociales. Les aidants naturels ne retrouvent plus la relation qu’ils avaient autrefois avec la personne avant qu’elle tombe malade, et ses amis s’écartent d’elle pour ne pas raviver le trouble qui les envahit quand ils pensent à la maladie et à la mort. 

De plus, la famille perd de sa vie privée lorsque les fournisseurs de services viennent travailler à domicile.

Les arbres

Ces quelques conseils vous aideront peut-être…

Admettez que le chagrin anticipé attendu est un processus naturel.

Lorsque vous anticipez un deuil, vous vous donnez le temps de vous adapter d’avance à la perte et de reconnaître la nouvelle réalité, ce qui réduira possiblement l’intensité de votre souffrance après le décès de votre proche.

Le chagrin anticipé ne vous empêchera pas de traverser une période de deuil après la mort de la personne.

Un petit garçon tient la main de son grand-papa.

2. De bonnes et de mauvaises journées

L’état d’une personne atteinte d’une maladie qui limite son espérance de vie passe par des hauts et des bas d’un jour à l’autre. Certains jours, elle aura plus d’énergie, donc elle sera plus active. Elle semblera être redevenue la personne que vous connaissiez avant sa maladie, alors vous ressentirez moins la perte.

D’autres jours, la personne aura moins d’énergie et sera moins active. Vous aurez donc plus à faire pour l’aider, et votre sensation de perte augmentera beaucoup.

Cette ambivalence masque le degré précis de la perte globale, et il devient difficile de savoir quel degré de souffrance il faut reconnaître.

Ces quelques conseils vous aideront peut-être…

L’ambiguïté des pertes que causent les fluctuations de la santé d’un malade incurable provoque souvent de l’anxiété et du malaise. Vous pourriez vous sentir rassuré en décrivant ces sentiments à un ami intime ou à un conseiller de personnes en deuil.

Essayez de ne pas fixer un avenir trop éloigné. Concentrez-vous sur le présent afin de tirer le plus de bonheur possible de votre réalité quotidienne. 

Essayez de ne pas surestimer ce que vous avez perdu, car vous risquez de manquer des occasions et des expériences que vous pourriez saisir pendant l’une de vos bonnes journées.

3. Soutien social

Quand vous vous attendez au décès d’un proche, vous avez parfois l’impression que les gens qui vous entourent ne reconnaissent pas ce type de perte et ne comprennent pas la profondeur de votre tristesse. Malheureusement, cette impression est correcte. 

Notre société reconnaît que la mort cause une perte et soutient les endeuillés au moment du décès. Cependant, elle ne reconnaît généralement pas les pertes que l’on ressent avant le décès. Le chagrin anticipé que causent ces pertes s’appelle doléance aliénée. 

Lorsqu’une personne tombe malade, bien souvent un membre de sa famille devient son proche aidant, et le reste de la famille a tendance à se retirer. Cela crée souvent un sentiment de rancœur.

Une femme réconforte un homme âgé.

Ces quelques conseils vous aideront peut-être…

Si vos amis ou les membres de votre famille ne comprennent pas ou minimisent votre sentiment de perte, trouvez une personne qui vous écoutera, comme un ami, une personne qui a déjà vécu ce que vous traversez, un bénévole qualifié en soins palliatifs, un conseiller en matière de deuil ou un thérapeute. 

Dites-leur ce dont vous avez besoin. La plupart des gens se feront un plaisir de tondre votre gazon ou de tenir compagnie à votre proche pendant que vous allez à l’épicerie, mais ils ne le feront probablement pas spontanément. Vous devez aider les gens à vous aider.

Reconnaissez les pertes que vous sentez et parlez-en, et vous les ressentirez moins intensément. Vous vous sentirez mieux compris.

Un couple dans sa cuisine

4. La dynamique de la relation et le deuil

Les patients et leurs aidants naturels ressentent souvent des émotions différentes, et cela accroît le stress de chacun. Chaque personne réagit alors à la maladie d’une façon différente.

Certains minimisent le sentiment de perte, insistant pour que les autres n’entretiennent que des pensées positives et de l’espoir. Ces gens refusent que l’on parle de perte et de deuil, car ils sont convaincus que la personne guérira. Elle ne peut pas mourir.

D’autres membres de la famille maximisent les pertes. Ils se fâchent quand le malade s’efforce de faire des choses qu’il ne peut plus faire. Ils s’impatientent contre les autres membres de la famille qui insistent pour que l’on essaie de nouveaux traitements qui ont peu de chance de réussir. Ils irritent les autres, qui les accusent d’abandonner tout espoir de guérison pour le malade.

Ces quelques conseils vous aideront peut-être…

Rappelez-vous en tout temps que chacun fait de son mieux pour s’adapter à des circonstances émotionnelles extrêmement difficiles. Leur meilleur ne peut pas ressembler à votre meilleur, mais c’est le meilleur qu’ils peuvent faire. Il est important que les membres de la famille reconnaissent leurs limites et qu’ils n’hésitent pas à demander de l’aide ou du soutien.

Il est important que tous les membres de la famille soient sur la même longueur d’onde, mais il est tout aussi important que chacun reconnaisse et respecte le point de vue des autres. Ne pensez pas que vous devinez pourquoi les autres agissent comme ils le font : posez-leur la question.

Guide sur le chagrin anticipé

Téléchargez et imprimez ce guide sur le chagrin anticipé d’un proche ou d’un ami ou amie.

Stratégies à suivre lorsque vous anticipez le décès d’un proche, d’un ami ou d’une amie.

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